L-122 : Percer, souder, réparer des connecteurs électriques…

L-122 : Vendredi 25 Juillet 2014

C’était l’une de ces semaines d’entraînement d’astronaute où je me suis sentie comme un enfant en colonie de vacances. J’ai pu passer trois jours complets à l’aérodrome d’Ellington, où est basée la flotte des T-38 de la NASA et où j’ai pratiqué la maintenance de base avec les mécaniciens étonnants qui réparent ces jets et qui font en sorte qu’ils soient sûrs pour être pilotés. Une grande opportunité de rafraîchir certaines compétences et d’apprendre plein de nouveaux trucs. Accessoirement, je me suis régalée !

Il y a quelque chose d’amusant et de gratifiant dans le travail mécanique : je suppose que c’est cette combinaison d’habileté manuelle, de connaissance des outils et du matériel et ce plaisir humain de base découlant de la construction ou de la réparation de quelque chose.

De toutes façons, bien sûr, je n’était pas là pour m’amuser. Nous effectuons beaucoup de travail de maintenance dans la Station Spatiale. C’est un véhicule extrêmement complexe et l’équipement exige un entretien préventif périodique et, parfois, de la maintenance corrective suite à un incident. Le flux de formation sur l’ISS comprend un certain nombre de cours de maintenance, au cours desquels nous nous familiarisons avec les outils que nous avons à bord, la façon dont les procédures de maintenance sont écrites, ce qu’attendent les contrôleurs au sol en terme de rapports et d’interactions et quelques activités typiques de maintenance.

Ce Field Maintenance Training (Entraînement à la Maintenance sur le Terrain) est un ajout relativement récent et est conçu comme une expérience immersive, dans laquelle vous avez beaucoup de pratique sur le terrain et, vous apprenez des meilleurs. C’est en fait un cours de deux semaines, mais malheureusement il n’y a pas moyen de trouver deux semaines dans mon emploi du temps actuellement, à quatre mois du lancement. Mais comme j’avais très envie de le faire, que le cours est très flexible, et que j’ai des planificateurs stellaires, j’ai pu y participer pendant trois jours intenses.

Le premier jour j’étais dans des ateliers d’avionique, m’entraînant à souder, à utiliser le multimètre et à travailler sur des connecteurs électriques, comme par exemple enlever ou installer des broches. Le reste du temps je l’ai partagé entre l’atelier de batterie et la tôlerie, effectuant des choses comme le perçage, le rivetage, le pliage de métal, le retrait de boulons ayant une tête usée… j’espère que ce dernier truc n’arrivera pas dans l’ISS : essayer de percer à travers un boulon en acier n’est déjà pas amusant sur Terre, ça doit être très difficile en apesanteur !

La dernière fois que j’ai fait quelque chose comme ça, j’avais 19 ans et je faisais un stage de six semaines dans un atelier d’apprentissage mécanique à Munich, un prérequis pour commencer mes études d’ingénieur… Je n’aurais jamais pensé que 18 ans plus tard, je m’entraînerais, en tant qu’astronaute, à réaliser un filetage avec un taraud manuel, pour le faire éventuellement dans la Station Spatiale. N’est-ce pas cool ?

 

Samantha Cristoforetti effectue des photos de détails peu accessibles et éclairés sur une piece réparée

 

Sur la photo j’essaye de prendre une photo d’un détail peu accessible et peu éclairé. Les contrôleurs au sol sont la seconde paire d’yeux de nos tâches de maintenance dans l’ISS… mais comme nous ne pouvons pas les faire venir là-haut, c’est vraiment important de pouvoir photo-documenter notre travail.

Vous pouvez trouver plus de photos ici

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien qui la mènera au jour de son lancement, pour le moment prévu le 24 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées sont sa propriété et proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

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