Entre les examens…

Les trois combinaisons Sokol de l'Expédition 36

Crédits : L. Parmitano

La semaine dernière c’était férié en Russie – du 1er au 5 Mai – donc Star City était fermé. Cela signifie que nous avons dû passer nos derniers examens avec une semaine d’arrêt entre les deux.

Jusqu’à il y a quelques mois, lorsque je faisais partie de l’équipage de réserve du Soyuz TMA-07M, il y avait seulement deux examens : l’un consiste en une simulation d’une journée, des tâches accomplies sur la partie Russe de la Station Spatiale Internationale, en général se terminant par une urgence comme un incendie ou une décompression. L’autre examen est l’examen final sur le Soyouz lorsque l’équipage tout entier enfile sa combinaison spatiale et entre dans la capsule pour un lancement simulé, un amarrage et un atterrissage. Ceci est fait en une seule journée. Les deux examens durent environ huit heures : quatre heures le matin et quatre heures l’après-midi.

Luca Fyodor et Karen dans le simulateur Soyouz

Crédits : L. Parmitano

Sur cette mission nous réaliserons le rendez-vous et l’amarrage le même jour (que le décollage), il y a donc un examen supplémentaire pour évaluer nos compétences à suivre les procédures pour notre voyage qui durera quatre orbites terrestres et seulement six heures au lieu de deux jours et 34 orbites terrestres habituellement. L’examen dans le simulateur est juste aussi long que le vol réel !

Le commandant et moi-même jouons un rôle fondamental à l’approche de la Station Spatiale : Le commandant est assis dans le module de commande pendant que je m’assois dans le module de service avec la cargaison. Si nous avons besoin de réaliser un amarrage manuel au cours d’un rendez-vous sur deux jours, je devrai utiliser un laser pour mesurer la distance entre notre capsule et la Station. Habituellement toutes ces phases sont faites automatiquement par des ordinateurs et un radar mais en cas de dysfonctionnement nous devons être capable de basculer en mode manuel.

Crédits : L. Parmitano

Crédits : L. Parmitano

La procédure à suivre dans un amarrage manuel c’est que je détache ma ceinture de sécurité et je me rends dans le module de service, appelé Бытовой Отсек – ou BO pour faire court ! Une fois sur place je commence à mesurer la distance entre notre vaisseau et la station en utilisant le laser. Avec l’aide d’une calculatrice, je transforme les mesures en informations sur notre vitesse. Tout ceci est réalisé en coordination avec le commandant, c’est à moi de l’informer quand et à quelle puissance il doit freiner – en allumant les propulseurs – pour ralentir notre approche et nous « garer » près de la Station à une distance de sécurité de 50-100 mètres. A ce stade, la capsule est parfaitement immobile par rapport à la Station.

Vous obtenez le meilleur score en respectant tous les paramètres de sécurité ainsi qu’en gardant à l’esprit la distance, le temps et la quantité de carburant. La semaine dernière cet examen s’est très bien déroulé puisqu’on a réussi à obtenir le meilleur score sur tous les exercices. Jusqu’à maintenant j’ai réussi à améliorer mes notes à tous les niveaux comparé à la fois précédente lorsque j’ai passé les examens en tant qu’équipier de réserve !

Pendant mon temps libre

Tant que je suis ici sur Terre j’essaye de profiter de la vie en plein air autant que possible : je sors courir presque chaque jour. L’exercice est très important pour les astronautes, une fois à bord de la Station Spatiale Internationale les astronautes ont besoin de faire au minimum deux heures d’exercice par jour. J’ai décidé qu’il était préférable de prendre ce rythme dès maintenant ! J’essaye de m’entraîner chaque jour pendant au moins deux heures : course, cyclisme, natation et parfois je vais soulever des poids à la salle de gym. Le reste de mon temps libre je le passe à étudier. Cela aide d’être préparé à la théorie pendant les examens pratiques. Etre averti des conséquences de ses actes et ce qui doit être fait en cas de dysfonctionnement ou d’urgence est vital. C’est quelque chose que tous les pilotes font, nous l’appelons « chair flying » (Chaise volante). J’ai gardé l’habitude du chair-flying en tant qu’astronaute, spécialement pendant ces dernières étapes de mon entraînement.

Crédits : L. Parmitano

Crédits : L. Parmitano

Autre chose que j’aime faire lorsque j’en trouve le temps c’est de jouer de la guitare – si ce n’est pas pour le plaisir des autres – c’est pour mon propre plaisir. J’essaye de garder le contact avec tous ceux qui me suivent via les médias sociaux. Bien entendu, je passe beaucoup de temps avec les autres astronautes ici : nous parlons, nous regardons des films le soir ou le week-end. Ce sont des journées très chargées – parfois elles sont si chargées qu’elles débordent, mais j’arrive encore à trouver le temps de tout faire… le secret est de ne pas trop dormir !

 

Cet article a été écrit initialement par Luca Parmitano, le premier astronaute de la promotion 2009 de l’ESA à monter à bord de la Station Spatiale Internationale le 28 Mai prochain. L’article initial a été posté le 8 Mai 2013 sur le blog de Luca. A lire ici en anglais : Between exams...

 

 

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