Archives du Mot-clé : Luca Parmitano

Lettre à mes filles

Par Luca Parmitano Quand un magazine italien prestigieux m’a demandé d’écrire une lettre à mes filles, qui serait publiée dans le premier numéro de l’année, et de leur parler de l’avenir, je n’étais pas sûr de ce que serait le contenu. Toutefois, sans trop m’inquiéter, j’ai accepté, considérant cela comme un privilège le fait qu’ils me l’aient demandé – un astronaute n’est pas un auteur, mais c’est important de sortir de notre zone de confort pour affronter la réalité que

Symétrie

Fermer la trappe du Soyouz c’est comme fermer la couverture d’un livre qu’on vient de terminer. La sensation d’abandon est surprenante, jusqu’à ce que je réalise que la dernière page n’est rien d’autre qu’une invitation à ouvrir la première page d’un prochain livre. Je me console avec cette pensée pendant que je retire mes vêtements « civils », un simple pantalon et un T-shirt, pour enfiler ceux qui m’accompagneront sur le chemin du retour. Deux des vêtements spéciaux, appelés Kentavr, ont été

Nouvelles vidéos de la nuit de l’espace

EN 1994, la télévision bavaroise (Bayerisches Fernsehen, BR), voulant trouver une alternative à la mire qu’elle affichait la nuit sur ses écrans, a décidé de créer une vidéo en mettant bout à bout les nombreuses vidéos enregistrées par le satellite allemand ASTRO-SPAS. Ils ont ajouté de la musique relaxante (chill-out) à ces images et l’ont programmée la nuit. Ne voulant pas montrer tous les jours les mêmes images, ils ont demandé à la NASA et à l’ESA de fournir plus

Retour sur Terre du Soyouz TMA-09M

Ce sont trois membres d’équipages souriants et détendus que nous avons eu le plaisir de voir sortir du Soyouz ce matin dans les steppes du Kazakhstan après un voyage d’environ 3h20 en provenance de la Station Spatiale Internationale.   Fyodor, Karen et Luca ont dit au revoir à leur coéquipiers de la Station hier soir et ont fermé la trappe de leur Soyouz pour la dernière fois. Après les vérifications d’usage concernant l’étanchéité, ils se sont désamarré de la Station

Du vent, du sable et des étoiles (avec encore toutes mes excuses à Saint Exupéry)

  C’est ma planète. Mes yeux caressent amoureusement sa peau aux couleurs magnifiques et sans fins. Combien de fois j’ai exploré du regard ses limites d’un bleu clair indescriptible, alors que l’aube a immortalisé les courbes parfaitement définies de la luminescence du ciel mesosphérique, splendides, irisées : la couleur d’une patience infinie et intemporelle. J’observe dans le silence de ma position, je sais que son cœur bat invisible, et je vois la sève couler dans les veines sans fins qui

Une journée dans la Station Spatiale Internationale

La sonnerie du premier des deux réveils, qui s’est mis en route à 5:50 GMT (comme tous les matins du lundi au vendredi), me secoue d’un rêve dont je ne me souviens pas, comme toujours. Encore engourdis je relâche mes bras, qui sont restés pliés pendant la nuit et automatiquement je cherche des mains les deux fentes sur les côtés qui nous permettent de placer les bras à l’extérieur du sac de couchage. Chaque mouvement que je fais en amène

Chaque photo raconte une histoire

Certains se rappellent peut-être d’une célèbre chanson d’il y a quelques années dans laquelle le chanteur martèle à la fin que chaque photo raconte une histoire*. Je suis toujours enthousiasmé et ému en regardant des photos étonnantes sur des revues de nature, science, aéronautique et l’histoire que chaque photo me raconte est déjà présente dans l’image même, claire et évidente. Mais j’ai réalisé récemment que je me trompais, mon cerveau interprétant maladroitement ce que voyaient mes yeux. Je n’ai jamais

Cygnus

Il fait sombre à l’extérieur, une noirceur impénétrable nous entoure, nous sommes probablement en train de voler au dessus d’un océan. Je regarde autour de la Cupola et je réalise que de toutes façons on ne verra probablement rien : les lumières d’une grande ville sont trop faibles et seraient masquées par celles qui m’entourent, qui créent une pénombre bleue surréaliste. Le Cygnus est entrain de voler en dessous de nous, invisible dans l’obscurité qui l’entoure, mais Karen et moi

Concordia

L’orbite de la Station Spatiale Internationale nous permet de voir la majeure partie de la surface terrestre, mais une ligne incontournable bloque notre vue au-delà de l’horizon. Parmi les zones que nous ne verrons jamais de notre point de vue privilégié se trouvent les Pôles de la Terre. Notre vision rase les cercles polaires mais s’arrête à environ 70° de latitude rendant impossible à voir ces régions fascinantes, inexplorées et inhospitalières. J’ai récemment eu l’opportunité de me rapprocher, quoique virtuellement,

Scènes de vie dans l’Espace : Partie 3

Retards Le retard du vaisseau cargo Cygnus nous rappelle que les compagnies spatiales sont au premier plan de l’exploration technologique et on ne peut se permettre de prendre pour acquis ne serait-ce que le plus petit détail. Cygnus est aussi la preuve que l’expérience gagnée au cours de 40 années de voyage spatial n’est pas perdue : malgré le problème logiciel qui a repoussé l’approche et la capture du Cygnus, le cargo et l’équipage de la Station n’ont jamais été

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