Retour sur Terre du Soyouz TMA-09M
Ce sont trois membres d’équipages souriants et détendus que nous avons eu le plaisir de voir sortir du Soyouz ce matin dans les steppes du Kazakhstan après un voyage d’environ 3h20 en provenance de la Station Spatiale Internationale.
Fyodor, Karen et Luca ont dit au revoir à leur coéquipiers de la Station hier soir et ont fermé la trappe de leur Soyouz pour la dernière fois. Après les vérifications d’usage concernant l’étanchéité, ils se sont désamarré de la Station à 0h26 (Heure de Paris) et ont commencé leur voyage de retour sur Terre. L’allumage des moteurs à 3h23 a permis de freiner la capsule d’environ 128 mètres par seconde (environ 461km/h). Ce n’est pas une différence de vitesse énorme (par rapport aux 28800km/h qu’elle avait au moment du départ de la Station), mais cela a suffit à lui faire quitter son orbite pour rentrer dans l’atmosphère terrestre.
L’étape suivante a été la séparation du vaisseau en trois modules. Seul le module de rentrée dans lequel sont les astronautes est capable de survivre à une rentrée atmosphérique, les autres modules (le module de service et le module orbital) se consument dans l’atmosphère. Après avoir été suffisamment freinée par l’atmosphère, un petit parachute est déployé, suivi par le déploiement du grand parachute qui va ralentir suffisamment la capsule pour que celle-ci puisse atterrir un peu plus en douceur. Environ une seconde avant de toucher le sol, des rétrofusées s’allument pour amortir le choc. Malgré ces rétrofusées et les coques des sièges qui sont rembourrés et ont également un système d’amortisseur, l’arrivée est comparée au choc d’un accident de voiture. Ce n’est donc pas si doux que ça.
Après avoir été plus de 5 mois dans l’espace à 0g, l’équipage a dû supporter jusqu’à 4.9g dû à la décélération au moment de l’ouverture de leur parachute. C’est sous un ciel ensoleillé mais un peu frais (-4°C, pas si froid que ça pour un mois de novembre) qu’ils ont touché le sol du Kazakhstan à 3h49 (7h49 heure locale) ce lundi 11 novembre. L’intervention des équipes de récupération a été très rapide puisque seulement 11 minutes après l’atterrissage, Fyodor Yourtchikhin était extrait de la capsule.
Exceptionnellement ce n’était pas un astronaute qui a suivi le commandant du Soyouz, mais la torche olympique. Celui-ci a pu la tenir dans ses mains un moment pendant que des photos étaient prises.
Karen Nyberg a ensuite été extraite, toute souriante…
…et enfin Luca Parmitano, pas plus barbouillé que ça par son retour sur Terre et la gravité retrouvée. Il nous a même gratifié d’un poing levé en signe de victoire et d’un sourire jusqu’aux oreilles, le même que lorsqu’il est entré à bord de la Station.
Il a même dit à sa femme Kathy au téléphone que son voyage de retour était le meilleur grand huit de sa vie.
Just talked to Luca on the phone and he is doing awesome!!! Said it was like a roller coaster of a lifetime and is feeling great!
— Luca Parmitano (@astro_luca) November 11, 2013
« Je viens juste de parler à Luca au téléphone et il va super bien !!! Il a dit que c’était comme le meilleur grand huit de sa vie et il se sent super ! »
Après quelques vérifications de leur santé par l’équipe médicale, les équipages vont rejoindre en premier lieu Djezkazgan, une ville proche du lieu d’atterrissage au Kazakhstan avant de s’envoler, Fyodor pour Moscou d’une part, Karen et Luca pour Houston d’autre part.
Luca était donc le premier astronaute de la promotion 2009 de l’ESA, baptisée les Shenanigans, à être allé dans l’espace. Le prochain de sa promotion à monter à bord de la Station Spatiale sera Alexander Gerst, de nationalité allemande, dont le vol est prévu en mai 2014.
Pour revivre ces moments :
Vidéo de la fermeture de la trappe entre le Soyouz et l’ISS
Vidéo du désamarrage du Soyouz
Vidéo de l’atterrissage du Soyouz
Vidéo de la sortie des astronautes