Orion : Test grandeur nature de la nouvelle capsule spatiale de la NASA

— Mise à jour du Vendredi 5 Novembre —

La fusée est finalement bien partie et Orion est maintenant en orbite autour de la Terre. Son amerrissage est prévu à partir de 17h20 (16:20 UT). Sans doutes vers 17h28 (16:28 UT), mais suivez NASA TV quelques dizaines de minutes avant pour ne pas le manquer.

Vidéo du décollage qui était spectaculaire, comme prévu : https://www.youtube.com/watch?v=6Hn8qnsucwo

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— Mise à jour du Jeudi 4 Novembre —

Dû à des problèmes techniques, et après plusieurs arrêts du compte à rebours pendant la fenêtre de tir, annulation du lancement pour aujourd’hui.

Nouvelle tentative demain, vendredi 5 décembre, à 13h05 (12:05 UTC)

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Plus de trois ans après l’abandon du programme des navettes spatiales américaines, une nouvelle capsule US va prendre ce jeudi 4 décembre le chemin de l’espace à bord d’une fusée Delta IV dans sa version lourde (c’est à dire avec 2 propulseurs de chaque coté du second étage).

Capsule Orion avec son système d'annulation de lancement (Launch Abort System) (Crédits: NASA/Kennedy Space Center)

Capsule Orion avec son système d’annulation de lancement (Launch Abort System)
(Crédits: NASA/Kennedy Space Center)

La capsule en question, qui s’appelle Orion et qui peut transporter jusqu’à 4 personnes, ne transportera pas d’astronautes cette fois-ci et ne fera que deux orbites terrestres pour une durée de vol total de 4h30. Il s’agit d’un vol de démonstration qui permettra de tester différents aspects d’un vol spatial habité :

– Lancement de la capsule sur son orbite cible initiale (ici 185km x 888km)
– Test des différentes séparations durant l’ascension et le retour d’orbite :

– Séparation de la coiffe du module de service,
– Éjection du système d’annulation de lancement (la grande tige située au dessus de la capsule),
– Séparation entre le module d’équipage et le module de service,
– Éjection du « forward bay cover » (couvercle qui protège les parachutes de la capsule au cours de l’orbite et pendant les températures élevées de la rentrée atmosphérique)

– Test du bouclier thermique
– Test de la descente, de l’amerrissage et de la récupération de la capsule.

 

La capsule va donc être placée par la fusée sur une orbite qui culminera à 888km à son apogée. Celle-ci sera atteinte environ 17 minutes après le décollage.

A la fin de la première orbite de la capsule, les moteurs du second étage de la fusée vont se rallumer pendant 4 minutes 45 secondes afin de pousser la capsule jusqu’à son pic d’altitude situé à 5808km au dessus de la surface terrestre.

Puis le second étage effectuera une manœuvre qui placera la capsule dans une position correcte pour la séparation.

 

Vue d'artiste de la séparation d'Orion de son module de service et de l'étage supérieur de la fusée (Source : https://www.flickr.com/photos/nasaorion)

Vue d’artiste de la séparation d’Orion de son module de service et de l’étage supérieur de la fusée (Source : https://www.flickr.com/photos/nasaorion)

 

Trois heures et vingt-trois minutes après le décollage, la capsule va alors se séparer à la fois du second étage et du module de service qui eux, resteront attachés ensemble. Le second étage effectuera alors un dernier allumage de ses moteurs afin de plonger dans l’atmosphère pour s’y consumer (avec le module de service toujours attaché).

Le module d’équipage va poursuivre son vol par lui-même. Un peu avant d’atteindre sa quatrième heure de vol, la capsule va allumer ses moteurs RCS (Reaction Control System) pendant 10 secondes afin d’amorcer sa rentrée terrestre. Environ 15 minutes plus tard, la capsule entrera dans l’atmosphère terrestre à 122km d’altitude. Elle atteindra à ce moment-là une vitesse de 32000km/h. Dix minutes plus tard, la capsule amerrira dans l’Océan Pacifique.

 

Concept d'artiste : Orion sous ses parachutes (Source : https://www.flickr.com/photos/nasaorion)

Concept d’artiste : Orion sous ses parachutes (Source : https://www.flickr.com/photos/nasaorion)

 

Orion possède huit parachutes (sans compter les trois parachutes qui éjectent et éloignent de la capsule le couvercle de protection de ces 8 parachutes) ! Deux parachutes de freinage (drogue parachute) seront déployés à 6700m d’altitude. Ils ralentiront la capsule de 480km/h à 160km/h avant d’être détachés. Puis trois parachutes pilotes tireront vers l’extérieur les trois gros parachutes principaux à environ 2000m d’altitude. La capsule atteindra la surface de l’océan à une vitesse de 27km/h.

 

Concepte  d'artiste de l'amerrissage d'Orion (Source : https://www.flickr.com/photos/nasaorion/)

Concept d’artiste de l’amerrissage d’Orion (Source : https://www.flickr.com/photos/nasaorion/)

 

Dans les minutes qui suivront son amerrissage, un système de ballons va se gonfler afin de retourner, si nécessaire, la capsule dans une position plus confortable la « tête » en haut. La capsule pourra alors être récupérée par les équipes de sauvetage qui auront pris la mer avant le décollage.

 

Lancement d'une fusée Delta IV Heavy le 20 Janvier 2011  de la base aérienne de Vandenberg, Californie. (Crédits : United Launch Alliance)

Lancement d’une fusée Delta IV Heavy le 20 Janvier 2011 de la base aérienne de Vandenberg, Californie. (Crédits : United Launch Alliance)

Pour voir le lancement en direct, je vous invite à vous connecter sur NASA TV le 4 décembre à partir de 10h30 (9:30am UTC). La fenêtre de lancement débute à 13h05 (12:05pm UTC) et dure jusqu’à 15h44 (14:44 UTC). La fusée partira du pas de tir 37 de Cap Canaveral en Floride.

Personnellement, je trouve la Delta IV-Heavy (donc la grosse version avec ses deux propulseurs) très impressionnante lors du décollage. Si vous voyez que la partie basse des propulseurs et du second étage s’enflamme, ne vous inquiétez pas, c’est une réaction normale dûe à l’excès d’hydrogène déversé à travers les trois moteurs cinq secondes avant l’ouvertures des valves d’oxygène avant l’allumage. Cet hyrdogène forme un nuage autour de la fusée qui s’enflamme au moment de la mise à feu. Rien à craindre, il y a une isolation qui est prévue pour.

Dans le futur, ce sera le SLS, le prochain gros lanceur de la NASA, actuellement en développement, qui transportera Orion là où aucun homme n’est jamais allé auparavant. Quant au module de service, qui contiendra les moteurs, les différents réservoirs de carburant, d’oxygène et d’eau pour la survie de l’équipage, il sera dérivé du cargo de ravitaillement européen ATV et donc fournit par l’Europe via l’ESA.

 

 

 

 Pour en savoir plus

– Un blog en français entièrement dédié au développement de la capsule avec de nombreux détails et photos.

Un article en français sur le blog Rêves d’Espace

– le Kit de la presse (en anglais) sur le site de la NASA (ma principale source pour cet article)

 

 

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