L-265 : Pourquoi nous cultivons des cristaux de protéines dans l’ISS

L-265 : Mardi 4 mars 2014

Dernier jour d’entraînement à l’Agence Spatiale Japonaise, la JAXA, pour Terry et moi. Parmi beaucoup d’autres choses, nous avons eu une formation sur le Protein Crystallization Research Facility (le PCRF, l’installation de recherche sur la cristallisation des protéines) dans le laboratoire JEM.

L’objectif du PCRF est de profiter des conditions de microgravité sur l’ISS pour produire de larges cristaux de protéines de haute qualité, qui sont ensuite ramenés sur Terre pour des analyses par diffraction des rayons X.

Sauf si vous êtes familiers avec le sujet, vous vous demandez probablement pourquoi nous nous soucions des cristaux de protéines. Moi aussi, jusqu’à ce qu’on me l’explique aujourd’hui. Donc, voici ce que j’ai compris.

 

Samantha et Terry Virts travaillent sur le model d'entraînement du PCGF (Crédits : ESA/Corvaja)

Samantha et Terry Virts travaillent sur le model d’entraînement du PCGF (Crédits : ESA/Corvaja)

 

Nous nous soucions beaucoup des protéines. Tout ce qui se passe dans notre corps est régulé par les protéines – environ 100 000 différentes, assemblées continuellement dans nos cellules en fonction des instructions codées dans nos gênes. Donc, lorsque les chercheurs essayent sur Terre de développer un médicament qui va guérir certaines maladies, une approche est de savoir quelles protéines sont impliquées et comment elles fonctionnent : les médicaments peuvent alors être développés pour cibler spécifiquement ces protéines.

La bonne chose au sujet des protéines c’est que leur fonction et leur structure sont étroitement liées : si vous comprenez leur structure vous apprendrez beaucoup concernant leur fonction. L’autre bonne chose concernant les protéines c’est que nous savons comment les faire grandir sous forme de structure cristalline, en d’autres termes, en un arrangement très ordonné de molécules. Et la bonne chose suivante c’est que nous avons une super technique, la diffraction des rayons X, pour analyser la structure de ces cristaux.

Maintenant, ajoutez l’ISS dans l’équation, une installation qui fournit une exposition longue durée aux conditions de microgravité. Les cristaux de protéines que nous pouvons cultiver à bord de l’ISS sont plus grandes et de meilleur qualité que les cristaux qui peuvent être cultivés au sol : une analyse ultérieure de la diffraction des rayons X conduit à une meilleure compréhension de la structure des protéines. Encore une fois, connaitre la structure c’est connaitre la fonction – ce qui est l’étape nécessaire au développement de nouveaux médicaments pour guérir des maladies.

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien qui la mènera au jour de son lancement, pour le moment prévu le 24 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées sont sa propriété et proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

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