L-197 : Le jour où nous avons réussi le dernier examen en tant qu’équipage de réserve

L-197 : Dimanche 11 mai 2014

Dans le dernier article du journal je vous ai parlé de notre examen final de la semaine dernière sur le Soyouz. Le jour suivant, le mercredi, nous avons échangé nos places avec l’équipage principal : ils ont piloté le Soyouz et nous avons passé 8 heures à travailler dans les répliques du segment russe.

Avouons-le, cet examen est spécialement important pour Anton : toutes les tâches complexes lui ont été assignées car, en tant que cosmonaute, il travaillera principalement dans le segment russe en orbite, alors que Terry et moi utiliserons la plupart du temps les modules US/Européen/Japonais. Mais nous avons essayé de rendre nos instructeurs fiers de nous en réalisant parfaitement nos tâches relativement simples. Ainsi, Mercredi c’était la « journée de la radio » en Russie, une journée de reconnaissance et de célébrations de tous les spécialistes travaillant dans le domaine de la communication radio. Pendant une telle journée, aucune erreur n’était autorisée dans l’utilisation des systèmes de communication ! Et pour être honnête, le système de communication du segment russe peut être un peu déroutant.

Tout comme pour l’examen Soyouz, nous nous sommes présentés devant la commission au début de la journée pour choisir notre enveloppe contenant les pannes auxquelles nous serions confrontées au cours de la journée. Encore une fois, en tant que spécialiste sur le segment russe, Anton a dû gérer tous les dysfonctionnements, sauf pour le gros scénario d’urgence qui a conclu l’examen.

 

Samantha signe l'enveloppe de l'examen dans le segment russe

 

Dans notre cas, nous avons eu un scénario de dépressurisation : à un certain moment nous avons reçu un appel d’un « faux » CapCom de Houston nous disant qu’ils voyaient une baisse de la pression. Nous avons vérifié nos manomètres portables, avons confirmé la baisse, avons appuyé sur le bouton de dépressurisation d’urgence pour lancer la réponse automatique du véhicule, avons reconfiguré le système de communication pour avoir Houston et Moscou sur tous les canaux et nous voilà parti dans notre Soyouz pour s’assurer que le vaisseau qui nous ramène à la maison n’était pas la source de la fuite.

Se retirer pendant quelques minutes dans le Soyouz donne également aux capteurs de débit d’air une chance de fonctionner. Ils sont placés au niveau des trappes entre les modules et, en cas de chute de pression rapide, ils doivent être en mesure de déterminer le module qui a une fuite. Sans aucun doutes, nous avons choisi un scénario d’examen relativement simple : lorsque nous sommes revenus vérifier les ordinateurs de commande russe dans le Module de Service, ils ont montré une résolution positive des capteurs de débit d’air. Notre module qui fuyait avait été trouvé ! Une série de procédures d’isolation plus tard, nous en avions officiellement terminé avec le dernier de nos examens.

Après notre débriefing, c’était l’heure de célébrer cela ! Tous ensemble avec la communauté des instructeurs et des personnes qui nous soutiennent dans les compétences les plus variées, nous avons rejoint l’équipage principal pour de nombreuses heures de fête au rythme des toasts traditionnels russes !

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien qui la mènera au jour de son lancement, pour le moment prévu le 24 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées sont sa propriété et proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

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