L-102: Fuite d’hélium dans le moteur du Soyouz… pas bon!

L-102: Jeudi 14 août 2014. De retour dans le simulateur de Soyouz aujourd’hui avec Terry et Anton, cette fois-ci vêtus de la combinaison Sokol, pour un entrainement à la descente d’urgence après désamarrage.

Ces scénarios sont toujours très intenses, mais d’un autre côté, plus courts qu’une descente normale puisque nous nous saisissons la première occasion d’allumer les moteurs pour freiner, environ 40 minutes après avoir ouvert les crochets pour nous désamarrer de la Station.

Aujourd’hui nous avons commencé par une fuite dans le Soyouz, à laquelle s’est ajoutée un deuxième problème qui à lui seul conduirait à une descente d’urgence: une dépressurisation des circuits haute pression d’hélium. Il n’y a pas de pompe dans le système de propulsion du Soyouz: c’est une conception simple et robuste qui utilise de l’hélium à haute pression pour pressuriser les réservoirs d’ergols. En cas de fuite d’hélium, nous devons allumer le moteur avant que la pression ne devienne trop faible pour nous permettre de quitter l’orbite.

C’est ainsi qu’avec une fuite dans le module de descente, et une fuite dans les réservoirs d’hélium, nous nous apprêtions à effectuer une rentrée balistique en utilisant le Programme 5, que j’ai expliqué dans cette précédente entrée du Journal.

Sauf que Dima, notre diabolique instructeur, nous a envoyé une panne de l’ordinateur principal, et que nous avons du effectuer notre rentrée balistique dans ce que l’on appelle la « boucle analogique » – c’est le vieil ordinateur des séries précédentes de Soyouz, qui laisse beaucoup de travail à l’équipage, et comprend nettement moins de vérifications automatiques. L’essentiel étant qu’il faut contrôler l’attitude et allumer le moteur manuellement, et qu’en cas de panne moteur, il faut l’éteindre manuellement et allumer les propulseurs de secours.

La panne moteur est survenue tellement tôt aujourd’hui que nous avons allumé les propulseurs de secours pendant plus d’une demi-heure (scénario nominal: 3m 41s) et que la séparation avec le module de service s’est produite via les capteurs thermiques, et non sur commande… comment cela fonctionne t-il? C’est une histoire que je raconterai dans une autre entrée!

Dans le simulateur de Soyouz

Dans le simulateur de Soyouz

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien qui la mènera au jour de son lancement, pour le moment prévu le 24 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées sont sa propriété et proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

 

 

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