L-28 : Etre un humain dans le segment russe de l’ISS

L-28 : Dimanche 26 octobre 2014

Jeudi et vendredi, Terry, Anton et moi avons eu nos toutes dernières séances d’entraînement, jeudi dans les répliques du segment russe et vendredi, dans le simulateur Soyouz. Nous ne retournerons là-bas qu’une seule fois la semaine prochaine pour les examens finaux. Croyez-le ou non, demain nous commencerons notre dernière semaine d’entraînement.

L’examen sur le segment russe sera le premier, jeudi. J’en ai parlé ici, lorsque nous avons passé cet examen en tant qu’équipage de réserve en mai : L-197 : Le jour où nous avons réussi le dernier examen en tant qu’équipage de réserve.

Ce qui a changé depuis c’est que Terry et moi, nous nous présenterons devant la commission le matin, choisirons l’enveloppe avec les scénarios et après… nous ferons une pause. Vraiment, nous ne rejoindrons Anton que l’après-midi pour 4h au lieu de participer à l’ensemble des huit heures. C’est pour prendre en compte le fait que, dans la Station, ce sont surtout les cosmonautes qui travaillent dans les segments russes et les non-russes effectuent seulement les opérations très basiques. Ou, bien sûr, les interventions d’urgence.

Les opérations de base incluent, par exemple, l’utilisation du système de communication, qui est un peu plus compliqué dans le segment russe, car il y a plus d’options de communication et l’équipage fait la plupart des reconfigurations. Lorsque l’ISS survole les sites terrestres russes, nous devons utiliser les émetteurs et récepteurs VHF du segment russe. Dans les autres cas, nous connectons le système audio du segment russe au segment USOS et nous utilisons ses canaux en bande KU ou en bande S : la voix est alors transmise au centre de contrôle de Moscou via Houston (et vice-versa). Comme les passages VHF russes sont peu nombreux et pas très longs, nous avons généralement un canal Espace-Sol sur la bande S dédié aux communications russes. Il y a trois autres canaux qui peuvent être utilisés pour les communications avec Houston, Munich, Tsukuba et Huntsville. Parfois, l’un de ces canaux sera « privatisé » par exemple pour nos conférences médicales hebdomadaires avec notre médecin de vol ou pour nos conférences hebdomadaires avec notre famille. « Privatisé » c’est vraiment par rapport au sol : tout le monde peut potentiellement écouter à l’intérieur de la Station à partir d’un autre module. Mais ce serait un très mauvais manquement aux règles de savoir-vivre spatiales !

 

Samantha Cristoforetti et Terry Virts avec du pain russe

 

D’autres opérations de base que nous devons réaliser dans le segment russe sont liées au fait d’être simplement un être humain : utiliser les toilettes, obtenir de l’eau, préparer la nourriture. La plupart des rations russes sont dans des boites, qui ne doivent être que réchauffées. Les jus, le thé et le café, ainsi que les soupes sont déshydratés, donc nous devons ajouter de l’eau. Sur la photo, ce que je tiens dans ma main c’est du pain : il est en petits cubes que vous pouvez mettre entièrement dans la bouche, donc pas de miettes ! Et il y a des petites fentes dans le chauffe-plat, dédiées à ces paquets de pain, de sorte que vous pouvez les réchauffer en même temps que les boites de nourriture : certainement pas le pain frais de la boulangerie, mais pas mal pour de la cuisine spatiale !

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien qui la mènera au jour de son lancement, pour le moment prévu le 24 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées sont sa propriété et proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.