L+133 : Notre liste des tâches, tout n’est pas que glamour et adrénaline

L+133 : Dimanche 5 Avril 2015

C’est un dimanche de Pâques calme ici dans l’ISS, absolument pas de travail dans mon emploi du temps, bien que j’ai fait un petit peu de travail issu de la « liste des tâches ». Oh, je ne pense pas vous avoir déjà parlé de la liste des tâches, il est temps de changer cela !

La liste des tâches est un groupe d’activités qui ont été préparées par le sol, mais qui n’ont pas une priorité assez élevée pour être mises dans l’emploi du temps normal. Si nous voulons faire du travail pendant notre temps libre, ou si du temps se libère car des activités ont pu être terminées plus rapidement que prévu, ou parce qu’une activité planifiée a été annulée, nous pouvons parcourir la liste des tâches et trouver des choses utiles à faire.

Certaines sont de très grosses tâches de plusieurs heures, d’autres sont de petites tâches d’entretien comme par exemple remplacer les batteries ou la coque d’un ordinateur portable, ou reconfigurer l’espace de rangement pour préparer une activité à venir. Faire ou défaire les paquets d’un véhicule cargo est aussi souvent sur la liste des tâches, au cas où nous voudrions prendre de l’avance pendant notre temps libre.

Et comme être en retard avec l’empaquetage n’est vraiment pas envisageable, nous prenons toujours de l’avance : les spécialistes du stockage au sol envoient des listes bien avant qu’un véhicule n’arrive, de sorte que nous pouvons commencer à préparer les sacs pour le retour. Sur la photo, vous pouvez voir l’extrémité du Node 2 avec tous les sacs que nous avons déjà commencé à faire pour le Dragon. Voyez en comparaison à quoi il ressemblait il y a environ un mois pour notre photo de l’Expédition 42.

Enregistrer des messages vidéos ou des vidéos éducatives à des fins d’outreach et aussi en général sur la liste des tâches de même que quelques procédures qui sont des entrées permanentes : remplacer le conteneur de déchets solides et le conteneur d’urine dans notre coin toilette. Après les quelques premières fois, on n’a pas vraiment besoin de procédure pour ça mais une activité contient aussi une note de stockage qui dans ce cas-là nous dit quel nouveau conteneur prendre, où le trouver et où ranger ceux qui sont retirés.

Comme vous le savez, dans la Station chaque article est tracé : par numéro de pièce, code-barre, numéro de série… Ou les trois en même temps !

Quelque fois les choses se perdent, malheureusement. Nous sommes tous des humains et en tant que tel, nous sommes enclin à faire des erreurs : si quelque chose se retrouve au mauvais endroit (dans le vrai monde ou dans le système d’inventaire), qui sait quand ça va être retrouvé ! De plus, des choses qui auraient dû être jetées depuis longtemps s’accumulent au fil du temps. Contrairement au domicile de la plupart des gens, nous ne pouvons pas nous permettre d’accumuler des choses qui ne sont plus nécessaires, car nous avons besoin de l’espace pour un nouvel équipement pour le programme scientifique.

Le laboratoire européen Columbus, après avoir été en orbite depuis environ 7 ans, a connu un petit peu ça. Lorsque je suis arrivée en novembre, il y avait un assez grand nombre de sacs de rangement à l’avant des racks : tant de science en cours, si peu de place pour ranger l’équipement ! Heureusement, l’ATV5 et le SpX-5 (5ème mission du Dragon, NdlT) ont enlevé des sacs qui n’étaient plus utilisés et un peu d’optimisation du volume disponible dans le cône d’extrémité a nettoyé un peu la cabine.

Les week-ends, afin d’optimiser davantage, j’ai fait des audits photo de notre rack de rangement principal dans Columbus, le rack Deck 4. L’équipe stockage au COL-CC, le COSMOs, veut avoir une vue complète de ce qu’il’y a dans ces casiers afin de concevoir un plan de consolidation qui va, je l’espère, économiser de l’espace ! J’ai donc pris des photos… Patiemment, casier par casier, sac par sac, article par article, montrant comme il faut tous les codes-barres et les numéros de série.

Et vous pensiez qu’être astronaute n’était que glamour et adrénaline, n’est-ce pas ?

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti, astronaute italienne de l'ESA, qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien relatant son entraînement pour sa mission spatiale à bord de l'ISS. Samantha s'est envolée de Baïkonour à bord d'une fusée Soyouz le 23 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. 
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Toutes les photos postées proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

 

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