L-257 : Test de l’équilibre, pilotage du jetpack, voir mon propre coeur battre

L-257 : Mercredi 12 mars 2014

Nouvelle journée très variée, partagée entre l’entraînement et des examens médicaux.

Première chose le matin, une courte leçon d’introduction sur la réalisation de l’expérience Cardio Ox, une étude sur les effets cardiovasculaires des vols de longue durée et la corrélation entre les changements au niveau du cœur et des artères avec le stress oxydatif et inflammatoire. Alors que ce dernier est mesuré à travers des biomarqueurs dans le sang et les urines, le cœur et les artères sont observés par échographie. Bien sûr nous ne sommes pas censé devenir compétents dans la réalisation d’échographies : nous serons guidés à distance depuis le sol au moment d’examiner nos propres artères brachiale et carotide et notre cœur.

Lors d’une autre classe j’ai eu la chance de travailler avec du matériel EVA haute-fidélité et quelques-unes des unités qui pourraient potentiellement être remplacées pendant une sortie spatiale si elles tombaient en panne. Ca peut être de grandes « boites » de batteries qui stockent l’énergie des panneaux solaires, de grands réservoirs qui contiennent l’ammoniaque pour les circuits externes de refroidissement, des réservoirs qui contiennent l’azote pour pressuriser ces mêmes circuits de refroidissement, des unités qui fournissent la capacité d’évacuation de cet ammoniaque dans l’espace, des rangées de radiateurs en cas de panne… et ce n’est qu’une toute petite sélection des douzaines d’unités là-dehors qui peuvent être remplacées lors d’une EVA.

J’ai également eu un test très sophistiqué de mon système vestibulaire – en fait un test d’équilibre, mais un dans lequel les repères visuels et proprioceptifs sont soigneusement contrôlés pour isoler le plus possible les effets du système vestibulaire lui-même sur l’équilibre. Je répéterai ce test une fois de plus avant le vol puis de nouveau après le retour sur Terre : le système vestibulaire de tous est en assez mauvais état après un vol de longue durée.
 

Représentation en réalité virtuelle de la Station Spatiale

 
Finalement j’ai eu un cours pratique sur le SAFER, l’unité jetpack attachée à l’arrière de la combinaison EMU qui est destinée à fournir une capacité d’auto-sauvetage aux astronautes qui se seraient détachés de la Station. Juste pour être claire – cela n’a jamais été réellement utilisé (sauf à des fins de tests). Contrairement au jetpack de Georges Clooney dans Gravity, le SAFER n’a que très peu de gaz. C’est pourquoi nous nous entraînons à revenir vers la structure de la manière la plus économe en carburant possible dans un environnement de réalité virtuelle qui reproduit l’ISS. Sur la photo vous pouvez voir une représentation d’une séance de réalité virtuelle : la ligne jaune est la trajectoire qui s’éloigne de la Station et puis, avec l’aide du SAFER qui y retourne.
 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien qui la mènera au jour de son lancement, pour le moment prévu le 24 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées sont sa propriété et proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.