SpaceX – Poursuite des tests sur la fusée réutilisable

En parallèle de ses lancements commerciaux de satellites et de vaisseaux-cargo de ravitaillement de l’ISS, SpaceX poursuit ses tests pour le développement d’une fusée entièrement réutilisable. Je vous avais déjà parlé sur ce blog de Grasshopper, qui était un prototype de premier étage de fusée permettant de tester les technologies nécessaires au retour intact d’une fusée sur Terre. Le programme Grasshopper est maintenant terminé et SpaceX est passé à l’étape suivante.

Je vous présente Falcon 9-R (F9R pour faire plus court). Il s’agit de la version réutilisable de la fusée Falcon 9 v1.1 intégrant notamment les modifications suivantes : ajout de quatre pieds à la base du premier étage pour lui permettre de se poser au sol, modifications de la technologie de contrôle d’orientation de la fusée et modifications du logiciel du système de contrôle de guidage  pour effectuer un atterrissage sur le sol de manière régulière et fiable.

Alors que Grasshopper n’utilisait qu’un seul moteur Merlin 1D, la Falcon 9-R en utilise neuf, ce qui permet d’obtenir plus d’un million de livres de poussée (plus de 454 tonnes) d’après Elon Musk. De quoi soulever un gratte-ciel.

Donc tout cela pour en venir où ? A deux vidéos sympas qui ont été mises en ligne récemment par SpaceX.

La première vidéo, datant du 17 avril 2014, montre le premier test de décollage et d’atterrissage effectué avec la nouvelle fusée F9R (ou plus exactement son premier étage). Celle-ci s’élève jusqu’à 250 mètres d’altitude avant de se reposer sur le sol.

La seconde vidéo (mise en ligne le 2 mai) est bien plus spectaculaire, puisque la fusée atteint 1000 mètres d’altitude avant de revenir se poser en douceur sur son pas de tir. Les pauvres vaches que l’on aperçoit au début de la vidéo ne semblent pas s’être habituées à tout ce raffut. Regardez sur cette vidéo de Grasshopper filmée en septembre 2013, elles étaient déjà bien paniquées.

Ceci est un nouveau record d’altitude puisque Grasshopper n’avait atteint « que » 744 mètres lors de son dernier test en octobre 2013 (vous pouvez revoir la vidéo dans cet article ).

SpaceX déclare que pour effectuer les premiers tests, ils vont conserver les pieds déployés lors de l’ascension, mais par la suite les pieds seront repliés le long du corps de la fusée et ils ne seront déployés qu’au moment de l’atterrissage.

La législation américaine ne permettant pas à SpaceX de faire ses tests au-delà d’une certaine altitude depuis leurs installations situées à McGregor au Texas, la société prévoit de se rendre au Spaceport America, au Nouveau-Mexique, pour les poursuivre à une altitude plus élevée (jusqu’à 91 kilomètres).

Je vous avais également parlé lors d’un précédent article du fait que SpaceX voulait profiter du lancement du vaisseau-cargo Dragon par sa fusée Falcon 9 v1.1 pour tester le déploiement des pieds lors d’un amerrissage et tenter de récupérer le premier étage intact. SpaceX avait prévu d’envoyer un bateau sur le site de l’amerrissage pour pouvoir filmer l’événement en direct, mais de mauvaises conditions météo l’ont empêché d’atteindre sa cible à temps. Cependant on sait que le test a réussi : le premier étage a plongé dans l’Océan Atlantique avec les pieds déployés. On les voit sur la vidéo qui a été récupérée de la caméra embarquée. Cependant la vidéo de l’amerrissage a subit de gros dégâts. SpaceX a tenté de la nettoyer, avec un succès mitigé. La société fait d’ailleurs appel au public pour les aider dans le nettoyage. Si vous voulez apporter votre contribution, rendez-vous sur le site de SpaceX pour récupérer le fichier raw.

 

Image capturée de la vidéo de l'amerrissage de la Falcon 9

Image capturée de la vidéo (version nettoyée) de l’amerrissage de la Falcon 9. On distingue bien deux des quatre pieds déployés et les remous à la surface de l’eau. (Crédits : Vidéo/SpaceX)

 

SpaceX va donc continuer de mener en parallèle les tests sur sa fusée F9R depuis le sol et les tests de récupération des premiers étages qui ont volés dans l’espace. Mais pour que ces derniers tests puissent être réalisés, il devra rester suffisamment de carburant dans la fusée pour effectuer un retour contrôlé. Et cela dépend fortement du poids du (des) satellite(s) transporté(s). SpaceX ne veut pas indiquer à l’avance quels seront les vols qui seront candidats à ces tests.  Le prochain vol d’une fusée Falcon 9 est prévu samedi 10 mai prochain pour le lancement de six satellites de communication Orbcomm-OG2 pesant 142kg chacun (sur une constellation de 18 satellites prévus). Attendons de voir si un nouveau test d’amerrissage sera réalisé…

 

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