L+18 : Travailler (et s’exercer) sur l’ARED, notre appareil pour les exercices physiques !

L+18 : Jeudi 11 décembre 2014

Tout d’abord, si vous avez lu l’article du journal d’hier, vous serez content d’apprendre que le Fan-Pump-Separator que Butch et moi avons remplacé ces deux derniers jours fonctionne de façon nominale. Butch a obtenu de bons résultats lors de l’exécution de la procédure de contrôle ! J’étais au milieu de mes exercices sur le CEVIS, notre vélo spatial, lorsqu’il est arrivé du sas de sortie en flottant pour m’annoncer la bonne nouvelle que nous espérions : croyez moi, cela ne m’a pas dérangée d’être interrompue !

Aujourd’hui nous avons passé un peu de temps à préparer l’arrivée du vaisseau de ravitaillement Dragon prévue dans une paire de semaines : nous avons eu du temps dans notre planning pour passer en revue le matériel d’entraînement concernant les opérations d’approche et de capture et nous avons même eu une visioconférence avec l’équipe de la NASA à Houston qui travaillera sur le Dragon (y compris les instructeurs chargés de l’entraînement à venir de nos compétences). Celle-ci doit s’assurer que nous serons prêts à accueillir le Dragon dans l’ISS.

A part cela, j’ai l’impression d’avoir passé beaucoup de temps autour de l’ARED aujourd’hui, notre appareil d’exercices résistifs avancés (Advanced Resistive Exercice Device). C’est la machine extraordinaire qui nous permet de réaliser des exercices que l’on fait sur Terre avec des poids, mais en apesanteur !

Il y a deux principaux types d’exercices que vous pouvez faire sur l’ARED : utiliser la grande barre, qui déplace le bras principal supérieur vers le bas (par exemple des flexions sur les jambes (squats), des soulevés de terre (deadlift), des développés des épaules (shoulder press)…) ou connecter une barre courte à un câble (par exemple des bent-over rows (du soulevé d’haltères en étant penché en avant, NdlT), des flexions des biceps ou même des abdominaux). Aujourd’hui j’ai eu à plonger dans le ventre de l’ARED pour remplacer les cordes qui transmettent la charge du câble autour d’un certain nombre de poulies. Après cela je suis passée à mes exercices physiques quotidiens, sauf que ceux-ci était spéciaux : J’ai eu droit à un canal de communication privatisé avec Cologne, où étaient réunis mon entraîneur sportif, mon physiothérapeute et mon médecin de vol afin de regarder ma séance d’exercices sur une liaison vidéo descendante et donner des indications pour parfaire ma forme. C’est très important de ne pas se blesser en faisant les exercices ici.

Malheureusement nous avons également eu la rupture d’un câble sur l’ARED aujourd’hui : bon, ce n’est pas comme s’il avait rompu brusquement, mais nous avons remarqué que les fils d’acier s’effilochaient, ce qui rend son utilisation dangereuse et il est impossible pour le moment d’effectuer des exercices avec la barre qui reste en position haute : c’est parce que ce câble permet au bras principal de se poser sur une butée supérieure, ainsi vous pouvez faire par exemple des squats ou des élévations de talon (heel raises) – lorsque vous relâchez, la barre va rester en haut. Sans ce câble, il n’y a pas moyen d’empêcher la barre de redescendre jusqu’à la plateforme, par exemple à la fin de votre série de squats – donc nous sommes maintenant limités aux exercices avec la barre en position basse comme les deadlift ou les shoulder press. Bien sûr nous pouvons encore faire tous les exercices utilisant le câble !

Nous avons travaillé jusque bien après l’heure du dîner pour remplacer le câble, mais malheureusement il y a eu quelques ratés et ce n’est pas tout à fait prêt : bientôt j’espère !

 

L+18 Samantha Cristoforetti fait du sport sur l'ARED

 

Hé, vous avez sans doutes remarqué que sur la photo je porte un petit quelque chose sur le front : c’est pour l’expérience Rythmes Circadiens (Circadian Rhythms) de l’ESA. Pendant environ 40 heures je dois porter ce capteur sur mon front, ainsi qu’un autre identique sur mon sternum et aussi l’appareil qui enregistre les données. Les capteurs mesurent et enregistrent en permanence la température de mon corps, fournissant des données qui aideront les chercheurs à comprendre les rythmes circadiens dans l’espace. C’est tout à fait un accessoire de mode, mais ça gratte aussi un peu de temps en temps, donc je serai contente d’avoir fait mon devoir pour la science et de pouvoir enlever les instruments demain !

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti, astronaute italienne de l'ESA, qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien relatant son entraînement pour sa mission spatiale à bord de l'ISS. Samantha s'est envolée de Baïkonour à bord d'une fusée Soyouz le 23 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

2 commentaires

  • Agnès NOurrisson

    Merci beaucoup à Anne de traduire Samantha. c’est trop bien de pouvoir suivre sa vie au quotidien ou presque, en français qui plus est ! et Merci à Samantha d’essayer de nous faire partager ces sensations qui doivent être super !!!
    Continuez et Merci !

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