L+19 : Entraînement à la capture du Dragon

L+19 : Vendredi 12 Décembre 2014

Hier, Butch et moi nous avons commencé à vraiment nous préparer pour l’arrivée du véhicule de ravitaillement Dragon la semaine prochaine.

Butch sera le M1 pour cette capture, ce qui signifie qu’il sera aux commandes du bras robotique dans les étapes finales. A ce moment-là, le Dragon restera en position au point de capture, à une distance d’environ 10 mètres de la Station, avec son préhenseur à peu près aligné avec l’effecteur du bras (c’est le « bout » du bras robotique, qui permet d’agripper le préhenseur du Dragon).

Après avoir reçu un « GO pour la capture » de Houston, Butch pilotera le bras en direction du Dragon, compensant tout mouvement relatif que le véhicule aura pour conserver l’effecteur aligné avec le préhenseur et, une fois arrivé sur la broche d’agrippage et à la bonne distance, il actionnera la fermeture des pièges pour capturer le Dragon.

Pendant que Butch sera concentré là-dessus, en tant que M2 je l’assisterai en « déroulant la procédure » (m’assurer que nous ne manquons aucune étape) et en maintenant les mesures de réaction/récupération prêtes au cas où nous rencontrerions un quelconque dysfonctionnement dans les différentes étapes, comme un mauvais comportement du Dragon ou des problèmes avec notre bras robotique.

 

L+19 Samantha Cristoforetti et Butch Whilmore s'entrainent a la capture du Dragon

 

Je vais également m’occuper des communications avec Houston et j’aiderai dans les phases finales en donnant à Butch les informations sur la distance restant à couvrir, et la vitesse de rapprochement, vu qu’il sera totalement axé sur l’alignement avec la cible. Je vais aussi envoyer au Dragon la commande de « dérive libre », probablement autour de deux mètres : A ce moment-là, le Dragon s’arrêtera de contrôler sa propre orientation et il conservera les taux de translation et de rotation tels qu’ils sont. Nous ne voulons pas envoyer la commande trop tôt, mais nous ne sommes pas non plus autorisés à aller plus près que 1.5 mètres sans la confirmation que le Dragon est en dérive libre. Comme vous pouvez vous l’imaginer, nous ne voulons pas réaliser une connexion mécanique rigide à un véhicule qui met en route ses propulseurs pour s’orienter : la Station contrôle aussi en permanence son orientation de façon active et nous ne voulons pas que le Dragon et la Station se batte l’un contre l’autre !

Heureusement, nous avons un super simulateur à bord pour pratiquer tout ceci : il s’appelle ROBOT et il inclut les contrôleurs manuels, tout comme ceux de la vraie station de travail robotique et un grand écran avec des panneaux de commandes virtuels pour les caméras, le bras robotique et le Dragon.

Hier, Butch et moi avons eu notre première session planifiée : nos instructeurs robotiques ont paramétré le simulateur à distance depuis le sol, ils ont observé notre travail en temps réel et ils nous ont fait leurs commentaires à travers un canal Espace-Sol privatisé. Comme si on les avait à bord avec nous ! Et bien sûr, comme on ne sait jamais ce qu’il peut se passer, j’ai également eu à pratiquer la capture.

Hé, je me suis tellement emportée à vous parler de la capture du Dragon que j’ai oublié de mentionner la science que j’ai faite hier : Avec l’aide de Terry et de Dave, notre guide qui est sur Terre, j’ai fait des échographies de l’artère brachiale, de l’artère carotide et du cœur (difficile !) pour l’expérience CardioOx. J’aurai plusieurs autres sessions dans les prochains mois, ainsi nous aurons plus d’opportunités d’en parler.

Passez un excellent week-end !

 

Cette note est la suite d’une longue série de notes de Samantha Cristoforetti, astronaute italienne de l'ESA, qui a entrepris l’écriture d’un journal de bord quotidien relatant son entraînement pour sa mission spatiale à bord de l'ISS. Samantha s'est envolée de Baïkonour à bord d'une fusée Soyouz le 23 novembre 2014.
La version anglaise (originale) peut être consultée sur son compte Google+ et la traduction italienne sur le site AstronautiNEWS. Toutes les photos postées proviennent de son journal de bord sur son compte Google+.

 

 

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