Entraînement pour l’ISS – Partie 2

Article par Samantha Cristoforetti

Apprentissage concernant le Système d'Exercice et de Recherche en Atrophie Musculaire (MARES) par Olivier

Apprentissage concernant le Système d’Exercice et de Recherche en Atrophie Musculaire (MARES) par Olivier (Credit : ESA/Grothues)

J’ai été un peu absente de ce blog ces derniers mois : mes excuses pour cela. Croyez-le ou pas, On m’a accordé une pause plutôt longue dans mon entrainement officiel pour l’ISS – même si j’ai conservé ma tête dans les livres ! Cependant j’ai été très occupée : J’ai pris soin d’affaires personnelles, comme un déménagement, et je me suis frayé un chemin à travers des piles de documents, de correspondances sans réponses et toutes sortes de petites et grosses actions ouvertes qui se sont accumulées depuis plus d’un an et demi de voyages quasi constants autour du monde pour l’entraînement. Je suis donc prête à commencer avec un esprit libre, une boite de réception vide et un
disque dur désencombré, les prochains 18 mois qui vont me conduire au voyage ultime à bord de l’ISS en décembre 2014.

Mais hé, attendez un instant. Est-ce que les astronautes qui se préparent pour l’ISS ne sont pas supposés être complètement immergés dans l’entraînement pendant les 2 ans 1/2 qui précèdent leur vol (ou un peu moins s’ils sont vétérans) ? Comment est-ce possible -vous pouvez vous demander- que les planificateurs m’aient accordé une pause aussi longue ? Le truc c’est que j’ai eu un peu d’avance. A l’été 2011 j’ai été assignée à l’entraînement des astronautes de réserve (merci l’ESA !). C’est un rôle particulier aux plus petits partenaires de l’ISS et cela comprend de recevoir un an de formation à l’ISS, de manière à ce que l’astronaute de réserve soit en mesure de réaliser le démarrage tardif d’un flux de formation à l’ISS pour remplacer un collègue de la même agence spatiale qui aurait eu à quitter l’équipage au plus tard, disons, un an et demi avant le lancement. C’est très différent du système de remplacement normal dans la rotation de l’équipage de l’ISS, qui est appelé « unique flux à lancer » et que je peux expliquer une prochaine fois si vous êtes curieux.

Apprentissage du Laboratoire de Science des Fluides (FSL) par Laura

Apprentissage du Laboratoire de Science des Fluides (FSL) par Laura (Credits : ESA/Grothues)

Dans le cadre de la préparation pour être astronaute de réserve j’ai terminé l’entrainement sur les systèmes de l’ISS, incluant quelques simulations d’urgences et j’ai acquis mes certifications en EVA (Sorties Extra-Véhiculaires, voir aussi ce blog) et en robotique. A la Cité des Etoiles j’ai terminé les cours sur le système Soyouz comme ingénieur
de vol siège-gauche, un ajout plutôt vaste au flux de formation de l’astronaute de réserve ordinaire, qui ne devrait normalement n’inclure que la formation moins complète de membre d’équipage siège-droit. Et bien sûr, l’hiver de la Cité des Etoiles m’a également offert, ainsi qu’à Thomas, la chance de pratiquer nos compétences de survie. Aussi sympa que cela a été pour moi de démarrer l’entraînement environ un an avant d’obtenir une affectation de vol l’été dernier, ceci a fait de moi un cas un peu inhabituel pour nos planificateurs d’expédition, qui préfèrent avoir un équipage « synchronisé ». Donc, voici d’où est venue ma faible charge de travail de cet hiver. Synchronisation : faite.

Apprentissage du Module de Physiologie Européen (EPM) par Frank

Apprentissage du Module de Physiologie Européen (EPM) par Frank (Crédit : ESA/Grothues)

Cela a été un retour progressif à l’entraînement. La semaine dernière au Centre des Astronautes Européens, j’ai eu une remise à niveau rapide sur les charges utiles de Columbus et j’ai repassé ma certification d’opérateur des systèmes Columbus, que j’avais passé la première fois il y a trois ans avec le reste des Shenanigans comme faisant partie de notre formation de base. La formation niveau opérateur vous apprend comment gérer les mal-fonctions qui sont sérieuses au point de déclencher une alarme. Plus tard cette année je reviendrai dans le simulateur Columbus pour la formation spécialiste : C’est là que vous apprenez à prendre des composants séparés et les assembler pour des opérations de maintenance. J’ai hâte de me salir les mains !

Ce week-end c’était le moment de faire de nouveau mes valises et me diriger vers la Cité des Etoiles. Cela a été la routine familière – une arrivée tardive à l’aéroport de Moscou (Domodedovo), un débarquement rapide du siège le plus avant que j’aie pu obtenir afin de réduire le temps d’attente au contrôle des passeports et puis, après la douane, le visage affable familier de Nikolay, le chauffeur de l’ESA de la Cité des Etoiles, venant à ma rencontre. Le trajet jusqu’à la Cité des Etoiles a pris environ une heure – cela prendrait plusieurs heures dans la circulation en pleine journée. On m’a donné la clé de ma chambre habituelle à l’étage de l’ESA du Profilaktorium, toujours avec ma barre de traction accrochée à la porte et des vêtements de gym que j’avais oubliés la fois précédentes. C’est la chose sympa de revenir à la Cité des Etoiles : même si cela fait un moment, cela donne l’impression de n’être jamais parti.

Apprentissage du European Drawer Rack (EDR ou bâti à tiroir) par Elisabeth (Crédit : ESA/Grothues)

Apprentissage du European Drawer Rack (EDR ou bâti à tiroir) par Elisabeth (Crédit : ESA/Grothues)

Des simulations Soyouz, des rendez-vous et des amarrages manuels, une descente manuelle, le système de contrôle de mouvement du segment russe, le bras robotique européen, la combinaison Orlan… tout ceci est au menu pour les cinq prochaines semaines. C’est la première fois que je suis officiellement ici pour l’entraînement à l’Expédition 42/43. L’emploi du temps que nos anges gardiens du bureau de l’ESA, Yuri et Anna, ont laissé sur mon bureau comprend en fait les événements de mes coéquipiers Terry et Anton. Je suis en quelque sorte contente de constater
ce petit détail et je recherche quelques unités de formations communes.
En premier aujourd’hui j’aurai une simulation Soyouz de deux heures avec Anton et mardi nous aurons une session de quatre heures ensemble dans le simulateur Soyouz. J’ai été souvent dans le simulateur en tant que stagiaire seule, maintenant j’attends vraiment avec impatience de travailler là-dessus avec mon actuel commandant du Soyouz. D’une certaine façon j’ai l’impression que ce sera amusant.

 

 

 

Cet article a été écrit par Samantha Cristoforetti, l’un des six astronautes recrutés par l’Agence Spatiale Européenne en 2009. Leur groupe a été baptisé les Shenanigans. Vous pourrez lire la version originale de cet article en anglais sur le site de l’ESA ici : Training for ISS - Part 2

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.